Évaluation de l’impact d’une activité physique précoce sur le développement cérébral et comportemental des nourrissons prématurés : étude quantitative multimodale et longitudinale

Résumé : Les premiers mois de la vie d'un nourrisson sont marqués par des étapes cruciales de maturation cérébrale, qui jouent un rôle déterminant dans son développement sensorimoteur. En effet, au cours de cette période, les expériences sensorielles et motrices qu’il vit, couplées à l’intense plasticité de son cerveau sont primordiales pour sa trajectoire développementale. Proposer dès le plus jeune âge une activité physique adaptée stimulant les systèmes somatosensoriels et moteurs pourrait contribuer à améliorer le devenir de l’enfant, en particulier lorsque celui-ci est à risque de troubles du neurodéveloppement comme c’est le cas à la suite d’une naissance prématurée. L’objectif du projet de thèse est de tester l’impact de différents types d'entraînements sensorimoteurs sur le développement cérébral et comportemental de nourrissons légèrement prématurés (i.e. nés entre 32 et 36 semaines) entre 1 et 3 mois d’âge corrigé pour la prématurité. Les effets d’une activité physique régulière adaptée au nourrisson sur la base d’un court entraînement journalier de la locomotion active (i.e. propulsion à quatre pattes sur un mini-skate-board appelé le Crawliskate) seront comparés à ceux d’expériences sensorielles écologiques passives (i.e. massages). L’impact de ces interventions sur le développement sera quantifié en longitudinal à l’aide de marqueurs cérébraux mesurés par neuroimagerie (IRM et EEG) ainsi qu’à l’aide d’évaluations comportementales de leur motricité fine et globale et de leur développement cognitif et sensoriel (échelle de Bayley, questionnaires sur les acquisitions et profil sensoriel) sur leur première année.

Ma motivation :

Je suis particulièrement enthousiaste à l’idée d’effectuer cette thèse afin de répondre à mon désir de devenir enseignante-chercheuse. L’environnement de recherche excellent que propose le laboratoire CIAMS ainsi que l’équipe inDEV sur le site de Neurospin me permettront de bénéficier d’un équipement de pointe de renommée mondiale dans le domaine de la neuroimagerie. Par ailleurs, travailler aux côtés de chercheurs bienveillants et de grande envergure représente une opportunité exceptionnelle pour moi et me permettra, je l’espère de contribuer de manière significative à la recherche scientifique dans ce domaine, mais aussi à l’amélioration de la qualité de vie des nourrissons présentant de potentiels risques de développement de troubles sensorimoteurs. L’idée de participer à un projet aux enjeux sanitaires saillants m’attire tout particulièrement.

 

Mon parcours :

Au cours de mes trois dernières années d’études passées à l’ENS, j’ai pu bénéficier d’une riche formation à la recherche dans divers domaines qui m’a permis d’enrichir mes connaissances et de confirmer mon choix de poursuivre dans cette voie. En plus de trois mémoires de recherche accomplis, dont un sur la consolidation de la mémoire pendant le sommeil avec utilisation d’EEG sous la direction d’Arnaud Boutin, j’ai eu l’occasion de réaliser plusieurs stages en laboratoire sur des thématiques neuroscientifiques. Le premier au sein du « Sleep and Motor Memory Lab » de l’Université d’Utah aux États-Unis, et le second, au sein de l’équipe inDEV à NeuroSpin, au CEA de Paris-Saclay sous la direction de Jessica Dubois. L’ensemble de ces expériences, enrichissantes tant sur le plan scientifique que sur le plan humain, m’a permis d’acquérir de nouvelles compétences, par la manipulation de divers outils (e.g. IRM, EEG, logiciels de programmation). J’ai également obtenu l’agrégation d’EPS au cours de ma troisième année à l’ENS Rennes, ce qui a contribué à enrichir mes compétences en expressions écrite et orale ainsi que mes compétences pédagogiques.