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Mario Hervault – Postdoctorant Université de l’Iowa

Neurosciences - Thèse soutenue le 21/06/2021

Inhibition de l'action : un construit unitaire ? Investigation comportementale et électrophysiologique

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La capacité à générer rapidement et correctement une réponse comportementale a fait l’objet, depuis plusieurs décennies, d’un nombre massif d’investigations. C’est plus tardivement qu’un intérêt a été porté à la faculté d’interrompre ces réponses, bien que contrôle inhibiteur représente une fonction exécutive centrale par laquelle nous pouvons administrer notre comportement. Dans les domaines de la psychologie expérimentale et des neurosciences cognitives, l’inhibition de l’action a été exclusivement étudiée sur la base d’actions discrètes, se concentrant ainsi sur un aspect isolé et très bref du comportement humain. Or, il peut également être crucial d’interrompre des actions continues en réponse à un signal extérieur. Néanmoins, les mécanismes cognitifs et cérébraux de l’inhibition de l’action, dont la connaissance est basée sur l’étude exclusive des actions discrètes, sont supposément acceptés comme étant constitutifs d’un processus générique d’inhibition de l’action. L’objectif de la présente recherche est de mettre à l’épreuve cette acception unitaire de l’inhibition de l’action. En particulier, il s’agit de questionner, sur la base d’indicateurs comportementaux et cérébraux, si les mécanismes de l’inhibition de l’action sont génériques à différents types d’actions ou bien s’ils varient en fonction de ce type. Dans une série de cinq études, nous mobilisons la distinction fondamentale, opérée en sciences du mouvement, entre actions discrètes et rythmiques pour interroger l’unité de l’inhibition de l’action. Nos analyses comportementales (cinématique, temps de réaction, probabilité de réponse) et électroencéphalographiques (temporelles et fréquentielles) mettent en évidence des dissociations dans les activités inhibitrices engagées dans l’annulation d’actions discrètes et l’arrêt d’actions continues. La reconstruction des structures cérébrales impliquées dans les deux situations supporte également la notion que les mécanismes neurocognitifs du contrôle inhibiteur sont impliqués de manière non généralisable dans la révision des actions discrètes et rythmiques. Ces conclusions remettent en cause la conceptualisation unitaire de l’inhibition de l’action et offrent une nouvelle perspective dans la caractérisation de la relation entre processus cognitifs et moteurs. Cette nouvelle acception non unitaire de l’inhibition de l’action donne lieu à des implications cliniques importantes dans l’évaluation d’un déficit inhibiteur, notamment dans le Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité.

Mots-clés : Contrôle cognitif, contrôle moteur, EEG, fonctions exécutives, mouvement, sources cérébrales

Publications : https://scholar.google.com/citations?user=sFNF8yYAAAAJ&hl=fr&oi=ao

Mise à jour le 22 juin 2021