La capacité à générer rapidement et correctement une réponse comportementale a fait l’objet, depuis plusieurs décennies, d’un nombre massif d’investigations. C’est plus tardivement qu’un intérêt a été porté à la faculté d’interrompre ces réponses, bien que contrôle inhibiteur représente une fonction exécutive centrale par laquelle nous pouvons administrer notre comportement. Dans les domaines de la psychologie expérimentale et des neurosciences cognitives, l’inhibition de l’action a été exclusivement étudiée sur la base d’actions discrètes, se concentrant ainsi sur un aspect isolé et très bref du comportement humain. Or, il peut également être crucial d’interrompre des actions continues en réponse à un signal extérieur. Néanmoins, les mécanismes cognitifs et cérébraux de l’inhibition de l’action, dont la connaissance est basée sur l’étude exclusive des actions discrètes, sont supposément acceptés comme étant constitutifs d’un processus générique d’inhibition de l’action. L’objectif de la présente recherche est de mettre à l’épreuve cette acception unitaire de l’inhibition de l’action. En particulier, il s’agit de questionner, sur la base d’indicateurs comportementaux et cérébraux, si les mécanismes de l’inhibition de l’action sont génériques à différents types d’actions ou bien s’ils varient en fonction de ce type. Dans une série de cinq études, nous mobilisons la distinction fondamentale, opérée en sciences du mouvement, entre actions discrètes et rythmiques pour interroger l’unité de l’inhibition de l’action. Nos analyses comportementales (cinématique, temps de réaction, probabilité de réponse) et électroencéphalographiques (temporelles et fréquentielles) mettent en évidence des dissociations dans les activités inhibitrices engagées dans l’annulation d’actions discrètes et l’arrêt d’actions continues. La reconstruction des structures cérébrales impliquées dans les deux situations supporte également la notion que les mécanismes neurocognitifs du contrôle inhibiteur sont impliqués de manière non généralisable dans la révision des actions discrètes et rythmiques. Ces conclusions remettent en cause la conceptualisation unitaire de l’inhibition de l’action et offrent une nouvelle perspective dans la caractérisation de la relation entre processus cognitifs et moteurs. Cette nouvelle acception non unitaire de l’inhibition de l’action donne lieu à des implications cliniques importantes dans l’évaluation d’un déficit inhibiteur, notamment dans le Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité.
Évaluation de l’impact d’une activité physique précoce sur le développement cérébral et comportemental des nourrissons prématurés : étude quantitative multimodale et longitudinale
Comprendre et optimiser l’action des membres inférieurs dans le cadre du service au tennis : analyse des déterminants biomécaniques et des liens avec la performance et les risques de blessures
Laboratoire de Biomécanique et Mécanique des Chocs (Université Gustave Eiffel - Campus de Lyon) Directeur : Raphaël Dumas. Co-encadrants : Rachid Assaoui et Charles Pontonnier
Centre CEA NeuroSpin, équipe inDEV (unité NeuroDiderot, Inserm, Université Paris Cité) et Laboratoire CIAMS (Complexité, Innovation, Activités Motrices et Sportives) équipe « Mouvement Humain, Adaptation et Performance Sportive » (M.H.A.P.S) (Univ. Paris Saclay). Dir. : Jessica Dubois. Co-encadrant : Arnaud Boutin